Se lancer à 100 % dans un projet auquel on croit, redonner du sens à son travail, s’engager pour les Hommes et pour l’environnement de façon concrète, vous en rêvez ? Lancez vous dans l’entrepreneuriat à impact positif ! Compétitivité, impact, législation, sens et besoin des consommateurs, des salariés et des citoyens : à l’occasion de la sortie du MOOC Phenix-ESCP “entreprendre dans l’économie circulaire”, le 19 octobre prochain, on vous présente 5 bonnes raisons “d’entreprendre dans l’économie circulaire”
Dans ce MOOC Phenix-ESCP, nous partons à la rencontre d’entrepreneur·e·s de l’économie circulaire pour comprendre leurs motivations et leur histoire. On y parle d’impact, de moyens de financement mais aussi de fierté, de rêve et de courage. Merci à eux pour leurs témoignages et leur énergie, qui nous permettent aujourd’hui de vous présenter ce MOOC et un avant goût de son contenu dans cet article. Bonne lecture !
L’économie circulaire, c’est quoi ?
Vous avez dit … économie circulaire ?
Il existe plusieurs façons de définir l’économie circulaire et de nombreuses institutions s’y sont attelées comme l’INEC (Institut National pour l’Économie Circulaire) ou la Fondation Ellen MacArthur. L’ADEME propose également une définition assez complète :
“L’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits, vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien être des individus.“
Autrement dit : on sort du modèle linéaire “extraire – produire – consommer – jeter” pour un modèle qui tourne rond !
Aurélien Acquier, de l’ESCP Business School, nous éclaire. “Finalement l’économie circulaire c’est le pari qu’on peut reconstruire des modèles économiques profitables, qui vont minimiser leur impact environnemental”.
C’est une idée qui ne date pas d’aujourd’hui, et qui vient notamment de l’observation de la nature. Dans la nature : le déchet n’existe pas ! Tout est constamment réintégré dans l’écosystème. L’économie circulaire doit faire la même chose : réutiliser constamment ses matières et ses déchets en impliquant tous les acteurs de l’écosystème, on dit qu’elle est régénératrice.
L’économie circulaire selon la règle des 3R
En pratique, on peut penser l’économie circulaire selon la règle des 3 R :
- Réduire : en travaillant au début de la vie du produit ou du service, dès sa conception, pour économiser les ressources. C’est le cas de Gobilab qui a conçu sa gourde de sorte à réduire la matière utilisée et à limiter son empreinte environnementale.
- Réutiliser et Réemployer : c’est à dire favoriser le prolongement de la vie des produits. Par exemple, en réparant l’électroménager comme le fait l’entreprise Murfy.
- Recycler : c’est à dire utiliser de nouveau la matière d’un produit en fin de vie pour en créer un nouveau. Par exemple en utilisant des déblais de chantiers pour en faire du mobilier, comme le propose Etnisi.
Vous l’avez compris, l’économie circulaire considère un produit dans sa globalité : de l’extraction des matières premières, à sa conception, sa production, son utilisation et sa fin de vie. Voilà pourquoi il est indispensable de penser création d’activité et économie circulaire en même temps !
Pour en savoir plus sur l’économie circulaire
Pourquoi vous devriez entreprendre dans l’économie circulaire ?
1. Des projets tout aussi compétitifs, voire plus !
L’objectif d’une entreprise, même à impact positif, est de rester compétitive pour devenir pérenne. D’ailleurs, La Tribune annonçait le 28 septembre “La compétitivité de demain sera non-seulement économique mais aussi écologique”.
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S’affranchir de l’utilisation des ressources naturelles
Jules, de Circul’R, nous l’explique : décorréler d’une part la création d’activité et la croissance de son entreprise de l’utilisation des matières premières d’autre part, c’est une façon de gagner en compétitivité.
On évolue dans un monde fini, et les ressources naturelles ne sont pas inépuisables.
Face à ce constat : réparer pour réemployer des objets en seconde main, réutiliser de la matière textile, utiliser des rebuts de chantiers pour faire du mobilier… sont autant de propositions pour s’affranchir de l’utilisation des ressources naturelles.
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Réparer l’ancien et repenser les « déchets » comme des matières premières
La réparation permet d’éviter de consommer du neuf et donc d’utiliser des nouvelles ressources naturelles. C’est ce que propose Thibaud Hug de Larauze avec Back Market, qui reconditionne des téléphones portables. Mais aussi Guy Pezaku, avec Murfy, qui répare l’électroménager à domicile.
Enfin, Espérance Fenzy, avec son entreprise EtNISI, redonne de la valeurs aux déchets et récupère des anciens carrelages, de la brique ou même des coquilles de moules pour créer du mobilier.
2. Donner à son projet un coup d’avance sur la législation
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Une législation qui évolue
Les entrepreneur·e·s que nous avons rencontré·e·s sont unanimes : les législations européennes et françaises sont de plus en plus exigeantes (et encourageantes !) en matière d’économie circulaire. Ce qui pousse les entreprises à agir !
On peut citer notamment :
- La loi sur la transition énergétique et la croissance verte votée en 2015 qui vise, par exemple, à interdire progressivement de nombreux plastiques à usage unique : les sacs plastiques depuis 2015 et la vaisselle jetable, les cotons-tiges, et les bouteilles d’eau dans les cantines scolaires, d’ici 2021.
- La loi anti gaspillage pour une économie circulaireadoptée en 2020 qui a, par exemple, pour objectif de créer une filière de gestion des déchets de chantier, dans le secteur de la construction et du bâtiment.
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Des entrepreneur·e·s en avance sur la législation
Florence Baintiger de Gobilab a ainsi pensé à une gourde personnalisable et réutilisable qui remplace les bouteilles jetables en entreprise et pendant les événements : le gobi. A l’occasion de la Cop21 en 2015, elle a par exemple permis de replacer les 10 gobelets par jour et par personne pendant 3 semaines, par un seul gobi par personne. Et ce pour les 36 000 participants. On vous laisse faire le calcul !
Quant à Emmanuel Cazeneuve, co-fondateur d’Hesus, il a créé son entreprise autour de la gestion des terres et matériaux issus de chantiers. Grâce au tri effectué, il optimise le transport de ces matériaux vers les meilleures solutions de traitement, et même vers d’autres chantiers !
3. Entreprendre pour avoir un impact
L’impact est sans aucun doute l’un des arguments phares des entrepreneur·e·s que nous avons rencontré·e·s pour lancer leur projet dans l’économie circulaire. C’est même l’objectif premier de leur activité !
Voici quelques chiffres pour vous donner une idée de l’impact généré par les entrepreneur·e·s de l’économie circulaire :
- Guy, avec Murfy, répare près de 3 tonnes d’électroménager par jour
- Eleonore Blondeau, avec Clean Cup, s’attaque aux 50 milliards de gobelets jetables utilisés chaque année en Europe. C’est l’équivalent du poids de 1 000 A380 !
- Florence Baitinger, de Gobilab, accompagnée par Ophélie Gatine, de la Coopérative Mu, propose une gourde réutilisable, et évite la création près de 5 tonnes de déchets plastique depuis 2010
- Thibaud Hug de Larauze, avec Back Market, a atteint 1 500 tonnes de gâchis électronique évité. C’est le poids cumulé de tous les produits remis à neufs à travers la plateforme en 4 an et demi
- Emmanuel Cazeneuve, avec Hesus, propose de réutiliser les terres et ainsi de réduire de 80% l’empreinte carbone des chantiers du BTP et de la construction. Le secteur qui consomme le plus de matières premières non renouvelables est le plus gros producteur de déchets en France et en Europe !
- Espérance Fenzy, avec Etnisi, n’utilise que des matières destinées à la décharge. Il n’impacte donc pas le stock de ressources naturelles. En réalisant des transformation locales et à basse température, il limite son impact logistique et énergétique.
4. Être fier de son projet et (re)donner du sens à son travail
On a demandé aux entrepreneur.e.s de l’économie circulaire quelle était leur plus grande fierté. Attention spoiler ! Voici les principaux éléments qui les rendent fiers dans la création de leur entreprise :
- Leur équipe : les liens humains tissés pour le bien commun, qui rassemblent et agrègent les diversités
- Leur mission : ils/elles sont fier·e·s de pouvoir dire qu’ils changent les choses et répondent à un problème de société, chaque jour, avec leur équipe
- La pertinence de leur solution sur le marché : ils/elles sont fier·e·s de voir que ça marche, que leur solution répond à un réel besoin et atteint leurs objectifs
- Leurs succès face aux nombreux défis : après des débuts incertains ponctués de “y arrivera ? y arrivera pas ?” ils/elles se sont accroché·e·s et ont cru en ceux qui les ont accompagnés. Ils ont vu évoluer leurs équipes, leurs idées, leurs projets : et c’est ce qui les anime au quotidien.
5. De nouvelles attentes de la société
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Répondre à la demande des consommateurs
Finalement, et c’est aussi ce qui nous a poussé à vous proposer ce MOOC Phenix – ESCP, les citoyen·ne·s sont de plus en plus alertes et conscient·e·s de la problématique environnementale. Ils veulent s’engager et ont bien compris que chaque euro dépensé équivalait à un bulletin de vote. Les entreprises doivent donc s’adapter pour répondre à leur demande.
Jules, de Circul’R, nous cite l’étude sur les effets de l’affichage de la durée d’utilisation des produits, menée par le comité économique et social européen (2016) : 73 % des consommateurs se disent prêts à payer plus, pour un produit plus responsable. Voilà donc un levier de motivation pour les entreprises à se tourner vers l’économie circulaire.
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Attirer et retenir les talents, encourager l’intrapreneuriat
Les salariés sont eux aussi acteurs du changement. Aujourd’hui, les jeunes diplômés sont plus exigeants sur l’engagement et l’impact des entreprises qu’ils rejoignent. Jules nous rappelle d’ailleurs la charte signée par 30 000 étudiants issus des grandes écoles souhaitant se diriger vers des entreprises plus responsables (Manifeste pour un réveil écologique).
On voit également émerger de plus en plus d’intrapreneurs qui, au sein de leur entreprise, se lancent dans des projets plus engagés et plus responsables.
Comment s’y prendre pour entreprendre dans l’économie circulaire ?
Aurélien Acquier, professeur à l’ESCP Business school et co-directeur de la chair Economie Circulaire ESCP – Deloitte nous présente 5 types de projets sur lesquels les futurs entrepreneurs peuvent s’engager. Ces types d’offres sont issus de recherches menées dans le cadre du projet européen “R2π – Transition from linear to circular”.
- Les approvisionnements circulaires
- Le reconditionnement et le remanufacturing
- L’accès et la location
- La performance (allonger la durée de vie)
- La seconde vie des produits
- Le traitement de fin de vie des produits
Pour chacune de ces offres, il existe une multitude d’innovations possibles, des configurations d’entreprises très variées, de la start-up aux grands groupes, qui choisissent d’agir à un ou plusieurs endroits du cycle de vie du produit : depuis sa création, jusqu’à sa destruction.
A vous de jouer !
Vous le savez maintenant, l’économie circulaire est une façon d’innover tout en garantissant la créativité, la compétitivité et l’impact. La question que vous vous posez peut être maintenant : « où est-ce que je dois intervenir ? » En réalité, il y a des milliers de façons de réinventer la création d’activité à impact positif, et de multiples modèles économiques à (re)penser. A vous de trouver le vôtre !
Toutefois, si vous êtes encore hésitants à sauter le pas, inscrivez-vous sur le MOOC ! Au programme : 8h de cours dispensés par des professeurs et entrepreneur·e·s expert·e·s sur le sujet, qui vous donneront toutes les clés pour vous lancer !