Aliment plaisir par excellence, le chocolat est originaire dâAmĂ©rique du Sud. Christophe Colomb fut le premier europĂ©en Ă goĂ»ter au cacao. CâĂ©tait en 1502. A lâĂ©poque, lâindustrie du chocolat nâĂ©tait pas mondialisĂ©e et les labels absents.
Le chocolat : bon pour votre santĂ©, celle de lâĂ©conomie⊠et celle de notre planĂšte ?
– Le chocolat : un aliment sain si consommĂ© avec modĂ©ration –
Riche en fibres et en magnĂ©sium, le chocolat contient aussi des polyphĂ©nols qui renforcent la muqueuse intestinale, l’un des remparts de notre systĂšme immunitaire. Comptant parmi les aliments les plus riches en flavonoĂŻdes, le chocolat jouerait mĂȘme un rĂŽle dans la prĂ©vention de certaines maladies comme le cancer en mĂȘme temps quâil rĂ©duirait le vieillissement de nos cellules. Plus surprenant encore, la capacitĂ© antioxydante du cacao serait 2 Ă 3 fois plus Ă©levĂ©e que celle du thĂ© vert. Oui maisâŠ.
Avec un apport énergétique de 500kcal pour 100g, quelques carrés auraient vite fait de couvrir un quart de vos besoins quotidiens. Un plaisir sain donc, mais toujours avec modération.
– Le chocolat est-il synonyme de consommation responsable ? –
Le chocolat est considĂ©rĂ© comme lâun des principaux Ă©metteurs de gaz Ă effets de serre. Transport, transformation, engrais, emballages, mais aussi et surtout dĂ©forestation le placent juste derriĂšre la viande bovine, mais devant le cafĂ© en termes dâĂ©missions de gaz Ă effets de serre.
La CĂŽte dâIvoire, principal pays producteur de cacao, aurait ainsi vu sa forĂȘt rĂ©duite de 16 millions dâhectares en 1960 Ă 2 millions aujourdâhui. Selon le baromĂštre Easter Tracking, la suppression de lâhuile de palme, Ă lâorigine de nombreuses dĂ©forestations pour la fabrication de produits chocolatĂ©s, forme avec lâallĂ©gement en sucre le duo des principales prĂ©occupations du consommateur.
Comment choisir son chocolat responsable : bon pour lâenvironnement et pour ceux qui le produisent
Lâabsence de lĂ©gislation contraignante sur la confection du chocolat a encouragĂ© la floraison de labels pour orienter le consommateur vers des produits plus Ă©thiques. Avec un cahier des charges et des contrĂŽles pour en vĂ©rifier la bonne tenue, ils sont salutaires mais il en existe tellement quâil est souvent difficile de sây retrouver.
– Les labels garantissent-ils une consommation Ă©thique ? –
Le commerce Ă©quitable apporte de la sĂ©curitĂ© aux petits producteurs car il assure un prix minimum garanti, qui nâest plus soumis aux alĂ©as du cours de la bourse.
Il existe plusieurs labels de commerce équitable dignes de confiance : Max Havelaar, Fair for life, World fair trade organization, Bio Partenaire, Le Symbole des producteurs paysans. Ces labels assurent transparence et contrÎle car les organismes certificateurs sont externes et indépendants.
– Un chocolat socialement responsable, mais quid de son impact Ă©cologique ? –
Le label bio ne garantit pas le respect des droits des producteurs, pas plus que les labellisations Ă©quitables ne garantissent que les produits soient issus de lâagriculture biologique. Mais rassurez-vous : les produits Ă©quitables sont souvent bio et il vous sera donc facile de trouver un chocolat rĂ©pondant aux enjeux Ă la fois sociaux et environnementaux. En 2016, 76% des produits issus du commerce Ă©quitable Ă©taient Ă©galement labellisĂ©s bio.
Le marché bio est en forte croissance et a doublé au cours des derniÚres années, avec une appétence particuliÚre chez les jeunes générations.
Si consommer bio est bon pour notre planĂšte, il reste difficile de connaĂźtre lâimpact climatique de ses achats en lâabsence dâun Ă©coloscore qui reproduirait le modĂšle du Nutriscore en affichant les Ă©missions de carbone.
Des entreprises ont cependant dĂ©cidĂ© de mettre en place lâĂ©tiquetage carbone. Câest le cas de Casino et dâAlter Eco. En regardant la plaque de chocolat « Noir intense » dâAlter Eco, vous apprendrez que votre plaisir gourmand qui pĂšse 100g possĂšde une empreinte carbone de 273g. Lâentreprise va plus loin et sâest donnĂ©e pour objectif de fabriquer un chocolat neutre en carbone en compensant ses Ă©missions.
– La fausse bonne idĂ©e des labels dits âdĂ©veloppement durableâ sur les chocolats. –
Les labels Rainforest Alliance et UTZ allient dimensions sociale et environnementale, quâils rendent obligatoires dans lâobtention du sĂ©same. TrĂšs prisĂ©s de grands groupes comme Lidl, Lavazza, NescafĂ©, Mcdonaldâs ou encore Unilever, ils sont cependant plus flexibles et lâefficacitĂ© de leurs contrĂŽles ont Ă©tĂ© remis en cause Ă plusieurs reprises par les syndicats.
Enfin, ces labels nâont pas pour but de modifier les pratiques commerciales dĂ©loyales, ni de remettre en cause le rapport de force entre fournisseur et acheteur dans les filiĂšres. On leur reproche souvent de sâadapter aux consĂ©quences dâune mondialisation sauvage, sans chercher Ă agir sur ses causes.
– Les labels qui nâen sont pas : les programmes des multinationales symbolisĂ©s par des logos spĂ©cifiques –
La majoritĂ© des multinationales du chocolat ont créé leurs propres programmes d’approvisionnement : Mondelez avec Cocoa life, Cocoa Plan pour NestlĂ©, ou encore Lindt et son Farming Program. Ces plans visent Ă amĂ©liorer les conditions de vie des producteurs locaux avec par exemple des formations agricoles ou la crĂ©ation dâĂ©coles. Cependant ils ne proposent pas de prix minimum garanti, laissant ainsi de nombreux travailleurs vivre sous le seuil de pauvretĂ©. Surtout, lâabsence dâorganisme certificateur externe Ă lâentreprise entache la transparence de la dĂ©marche.