Déchets en grande distribution : tout ce qu’il faut savoir

Au cœur des préoccupations environnementales et économiques actuelles, la gestion des déchets est un enjeu majeur. Du côté de la grande distribution, il existe deux principaux types de déchets : les biodéchets et le DIB.

Quels sont ces déchets ? Comment sont-ils traités ? Quelle réglementation en grande distribution ? Mais aussi, comment réduire sa facture de déchets ? Phenix répond à toutes ces questions.

Biodéchets, DIB : quels sont les différents déchets de la grande distribution ?

Qu’est-ce qu’un biodéchet ?

Les biodéchets sont l’ensemble des déchets biodégradables ou organiques non dangereux, composés de matières végétales ou animales.

En grande distribution, les biodéchets sont principalement des fruits et légumes qui manquent de fraîcheur ou produits alimentaires dont la date de péremption est proche ou déjà dépassée.

Qu’est-ce que le DIB ?

Le DIB (ou Déchet Industriel Banal) correspond aux déchets non dangereux (DND) et non inertes. Ils ne contiennent pas de matières dangereuses pour la santé ou pour l’environnement et sont composés de matières non recyclables telles que les textiles synthétiques, le caoutchouc, le polystyrène, etc.

En grande distribution, le DIB est composé de tout ce qu’il reste après le tri des 5 flux obligatoires (papier/carton, verre, plastique, métal et bois), ainsi que le tri des biodéchets.

Quels traitements pour les déchets de la grande distribution ?

Quels traitements pour les biodéchets ?

Il existe 2 traitements pour les biodéchets :

  • La méthanisation
    C’est l’action de dégrader la matière organique par des micro-organismes. Cela s’effectue dans des conditions contrôlées et en milieu anaérobie (c’est-à-dire sans oxygène).
    Même si la méthanisation produit de la chaleur, de l’électricité, du gaz, du carburant, etc, elle reste un mode de traitement des déchets énergivore et coûteuse en transport.
  • Le compostage
    Le compostage est un procédé de transformation aérobie (c’est-à-dire en présence d’oxygène) de la matière fermentescible.
    Il s’effectue sur une plateforme à l’air libre ou dans des réacteurs fermés. Dans ce second cas, la matière est régulièrement retournée pour l’aérer, y apporter de l’oxygène.
    Ce mode de traitement produit du compost, une matière fertilisante stabilisée riche en composés humiques.

Quels traitements existent pour le DIB ?

Il existe, comme pour les biodéchets, 2 traitements pour le DIB :

  • L’incinération
    C’est un procédé qui consiste à incinérer les déchets, et qui permet de produire de l’électricité ou d’alimenter un réseau de chaleur.
  • L’enfouissement
    Ou le « Stockage des déchets non-dangereux ». Il s’effectue sans contact direct avec le sol, grâce à des géomembranes et de l’argile imperméable.
    Les jus polluants (lixiviats) et le biogaz issu de la fermentation sont récupérés.

Ce sont deux traitements très polluants, qui génèrent des sous-produits non valorisables.

Quelles sont les obligations légales actuelles concernant les déchets dans la grande distribution ?

Actuellement et depuis janvier 2023, le tri est obligatoire à partir de 5 tonnes de biodéchets par an. Si ce tri n’est pas respecté, on s’expose à une amende allant jusqu’à 75 000 € et deux ans d’emprisonnement (article L. 541-46 du code de l’environnement).

obligations légales biodéchets grande distribution

Et celles de demain ?

À partir de janvier 2024, les obligations liées aux biodéchets seront étendues à tous, professionnels comme particuliers, quelle que soit la quantité de biodéchets produite dès le premier kilo.

C’est quoi la TGAP ?

La TGAP, ou Taxe Générale sur les Activités Polluantes, a été créée en 1999 et évolue chaque année en janvier.

Elle concerne les déchets non valorisables, donc principalement le DIB.

Entre 2021 et 2025, son montant devrait doubler. L’objectif ? Encourager la réduction des déchets et inciter les entreprises à investir dans des solutions durables, telles que la vente de produits en date courte ou le don aux associations.

Si l’on se projette en 2025, les factures de DIB devraient augmenter de +9% à +29% par rapport à 2019.

Comment réduire sa facture de déchets ?

Depuis 2018, le coût des biodéchets aussi n’a cessé d’augmenter, en grande partie à cause de la hausse des coûts de l’énergie.

Pour réduire sa facture de biodéchets comme de DIB, il existe une solution simple : réduire les quantités de déchets. C’est ce qu’a fait le E.Leclerc Les Herbiers : en passant de 74 bacs par mois à un seul, le magasin a divisé sa facture biodéchets par 10 !

En faisant appel à Phenix, le magasin a réussi à obtenir de très bons résultats. Dons aux associations, mise en vente de paniers anti-gaspi, revalorisation de la casse… Découvrez toute la démarche du E. Leclerc des Herbiers

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Label National Anti-Gaspillage : Nos conseils pour se lancer!

Le Label National Anti-gaspillage lancé en mars 2023 récompense les magasins qui s’investissent dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Si quelques magasins ont déjà sauté le pas, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans le parcours de labellisation. Alors, comment se lancer en mettant toutes les chances de son côté ? Comment optimiser sa préparation à la labellisation ?

A l’occasion de notre webinar dédié au label co-organisé avec Bureau Veritas, nous sommes revenus sur les points clés de ce Label National Anti-gaspillage. Christophe Allain directeur du Leclerc de St Grégoire (35), Emmanuel Audoin du cabinet d’audit Bureau Veritas, Laura Zaccagnini Product Operations Manager chez Phenix et Catherine Conil Cheffe de bureau du Ministère de la Transition Ecologique vous donnent leurs conseils pour mettre toutes les chances de votre côté.

1 – Le Label national anti-gaspillage alimentaire, qu’est-ce que c’est ?

Quels sont les objectifs du label ?

Le Label a pour objectif premier d’identifier et de valoriser les magasins qui se placent dans une démarche anti-gaspillage concrète, à la hauteur de leurs engagements. Plus un magasin met en place de solution, plus son niveau de certification est important.

Il a également pour mission de répondre à l’attente des consommateurs. Il vise à mieux les orienter vers les magasins qui ont une démarche engagée et responsable.

« Le but est de valoriser ce qui a été fait, prendre en compte les différents stades. Valoriser les meilleurs en incitant à aller plus loin. »

Catherine Conil, Cheffe de bureau du Ministère de la Transition Ecologique

Enfin, il vient récompenser le travail des équipes. Pour que toutes ses actions soient efficaces et pérennes, le magasin a besoin de l’implication de tous ses salariés. Obtenir le label, c’est aussi remercier et encourager les équipes pour leur travail au quotidien.

Qui peut être labellisé ?

Le label est d’abord déployé auprès des acteurs de la grande distribution, des grossistes et des métiers de bouche qui le souhaitent. En 2024, il sera étendu à la restauration collective, puis à tous les autres acteurs de l’agroalimentaire.

Pour valoriser les différentes démarches d’amélioration continue des points de vente sur le sujet du gaspillage alimentaire, le label est décliné en plusieurs niveaux. Ce référentiel récompense la progression constante des points de vente. De cette façon, tous les 3 ans – à l’occasion de l’audit de renouvellement du label – le score sera réévalué.

Les 3 niveaux du label correspondent aux différents stades de progression et d’avancement de la démarche globale de lutte contre le gaspillage. Plus le magasin s’engage, plus le niveau de labellisation est élevé.

  • Niveau 1 : Engagement
  • Niveau 2 : Maitrise
  • Niveau 3 : Exemplaire
label nationale anti gaspillage

2 – Le parcours de labellisation

Quelles sont les étapes clés de la labellisation ? Combien de temps dure l’audit et est-il le même pour toutes les enseignes et les grossistes ?

Il y a 2 étapes principales à la labellisation :

L’auto-diagnostic :

Il s’agit d’un prérequis à l’obtention du label. Le magasin doit faire l’état de ses actions de lutte contre le gaspillage afin de définir ensuite un plan d’action.

Ce diagnostic peut être réalisé par le magasin lui-même ou par une entreprise extérieure experte, comme Phenix.

L’audit :

Dans un deuxième temps, une fois que le diagnostic a été effectué, le magasin est audité par un organisme certificateur agréé. Cet audit est effectué selon 17 critères majeurs et planifié à l’avance.

Assez longs, ces audits suivent un processus bien précis. Selon la taille du magasin, le processus est le même, seule la durée de l’audit varie. Pour un magasin de proximité, l’audit dure une demi-journée, contre une journée et demie pour un hypermarché.

« Sous quelques semaines, un mois maximum, on est capables de programmer un audit pour le magasin »

Emmanuel Audoin, du cabinet d’audit Bureau Veritas

La grille des critères d’audit des grossistes est également légèrement différente. Vous pouvez la retrouver sur le site du gouvernement.

Comment faire ?

Quels sont les critères majeurs ?

Il y a, au total, 17 critères majeurs qui sont retenus dans ce label. Ils évaluent la performance globale, l’approvisionnement, l’achat, la fabrication et la commercialisation des denrées alimentaires, mais également la gestion des invendus.

« L’ensemble de l’activité et de ce qu’il se passe en magasin est vérifié. »

Catherine Conil, Cheffe de bureau du Ministère de la Transition Ecologique

Parmi l’ensemble des critères, deux incontournables sont fortement pondérés.

Le don aux associations :

D’ailleurs, lors de l’audit, l’auditeur doit pouvoir s’entretenir avec l’une des associations bénéficiaires du don pour évaluer la relation avec le magasin, l’organisation des collectes…

La qualité du don est un point primordial et sera évaluée, auprès de l’association comme dans les réserves.

Le taux de casse nette :

Le taux de casse nette du magasin ne doit pas dépasser un certain seuil.

Comment se passe l’analyse de la casse ?

L’analyse de la casse commence par une auto-évaluation de sa propre casse. Il faut pouvoir expliquer et remettre en contexte ce chiffre. Dans les rayons traditionnels comme pour les produits plus techniques, le taux de casse nette doit pouvoir être analysé sur l’entièreté des produits et ne doit pas dépasser un certain seuil.

L’indicateur de casse doit être maîtrisé et connu des équipes.

labellisation anti gaspillage alimentaire

3 – L’accompagnement Phenix

Pourquoi et comment se préparer au label ? Et en quoi consiste l’accompagnement Phenix vers la labellisation ?

La préparation en vue de la labellisation est une étape nécessaire.

Pour obtenir de l’aide dans le processus de labellisation, Phenix propose un accompagnement sur mesure en fonction des points de vente. Nous réalisons pour vous un diagnostic préalable à l’audit, ainsi que la constitution du dossier. Nous vous aidons également à trouver les axes d’amélioration de vos filières anti-gaspillage et à mettre en place des actions concrètes pour vous améliorer.

Phenix travaille main dans la main avec le point de vente pour gagner un maximum de points en peu de temps. Nous allions la communication interne et externe pour impliquer les collaborateurs et les clients dans la démarche.

Nous proposons 2 formules :

  • Une formule basique, contenant un pré-diagnostic pour mieux comprendre les acquis ainsi que les axes d’amélioration.
  • Une formule premium, qui propose en plus un véritable travail sur un plan d’attaque et sur des actions correctives. Phenix constitue également l’intégralité du dossier d’audit.

Faire confiance à Phenix, c’est aussi faire confiance à une expertise terrain sur le cycle de vie d’un produit. Depuis 2014, nos équipes accompagnent plus de 2 000 points de vente dans la gestion de leur casse et de leurs pertes alimentaires. C’est une aide pour mettre toutes les chances de son côté pour avoir une bonne note.

accompagnement phenix label national anti gaspillage

4 – Le cas du E.Leclerc St. Grégoire

Quelles actions le magasin a-t-il mis en place pour être labellisé ? Comment Phenix l’a accompagné ?

Après 8 ans de lutte engagée contre le gaspillage alimentaire, le E.Leclerc St. Grégoire à Rennes a obtenu le Label anti-gaspillage niveau Exemplaire 3 étoiles avec une mention spéciale grâce à l’excellente note de 166/172.

Pour obtenir le label, le E.Leclerc St Grégoire a mis en place plusieurs actions :

  • Tout d’abord, la mise en vente de produits en dates courtes. A l’heure actuelle, 26% des denrées en date courte du point de vente sont vendues à petits prix aux consommateurs directement en rayon ou via l’application Phenix.
  • Cela fait également 8 ans que le E.Leclerc St Grégoire fait du don à des associations locales chaque jour. Chaque matin, les produits en date courte sont écartés des rayons par les collaborateurs et donnés aux bénévoles des associations. Grâce aux outils mis à disposition par Phenix, les équipes du magasin sont désormais capables de garantir un respect des règles de don, une traçabilité des produits, et de leur éviter la case poubelle. Aujourd’hui, ce ne sont pas loin de 20 000 repas par mois qui sont sauvés !
  • Le magasin pratique également le don aux professionnels animaliers. L’objectif est de revaloriser des produits qui ne peuvent plus être consommés par l’Homme et de se rapprocher du zéro déchet alimentaire. Plusieurs fermes locales s’approvisionnent directement auprès du magasin pour nourrir leurs animaux.

Quels résultats ?

Au delà de l’excellente note reçue au label (166 sur 172 !), le E.Leclerc St. Grégoire a :

  • Réduit son taux de casse nette à 0,21% de son chiffre d’affaires en 2022.
  • Réduit sa facture de déchets de 35% au cours des 4 dernières années, alors que le coût des déchets ne cesse d’augmenter.
  • Et enfin, redistribué près de 20 000 repas à des associations !

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